Royaume-Uni: Boris Johnson s'en va, Liz Truss s'installe à Downing Street
Boris Johnson a présenté, ce mardi 6 septembre, sa démission à la reine Elizabeth II, dans la résidence secondaire de la souveraine à Balmoral, en Écosse. Le Premier ministre britannique est désormais remplacé par Liz Truss, élue hier à la tête du Parti conservateur.
Liz Truss a été reçue ce 6 septembre à la mi-journée par la reine Elizabeth II pour être nommée Première ministre. Peu de temps avant, Boris Johnson avait présenté sa démission à la reine. Arrivé en Premier ministre, il a quitté Balmoral en tant que simple député.
La journée de ce mardi est un véritable ballet, rendu un peu difficile par des questions logistiques. D’ordinaire, la reine reçoit les Premiers ministres sortant et entrant à Buckingham Palace, mais la souveraine n’a pas souhaité faire le déplacement de sa résidence de vacances en Écosse jusqu’à Londres, en raison de sa santé déclinante. Un voyage de 800 km qu’ont donc dû entreprendre et Boris Johnson et Liz Truss, dans deux avions séparés, et encore compliqué par la météo – une « soupe de pois » comme on dit ici, brouillard et pluie. Liz Truss a mis près d’une demi-heure à atterrir.
La nouvelle Première ministre énumère ses priorités
Dès son retour d'Écosse, elle a présenté devant le 10, Downing Street ses trois premières priorités : la situation économique, la crise énergétique et la santé publique. « Nous ne devons pas être intimidés par les défis auxquels nous sommes confrontés », a-t-elle souligné devant des dizaines de députés, qui avaient dû s'abriter d'une pluie battante quelques minutes avant son arrivée. « Aussi forte que soit la tempête, je sais que le peuple britannique est plus fort. (...) Je suis convaincue qu'ensemble, nous pouvons surmonter la tempête et reconstruire notre économie. »
Elle a réitéré ses promesses d'un « plan audacieux » de baisses d'impôts et d'agir « cette semaine » pour aider les ménages étranglés par les factures d'énergie. Selon les médias britanniques, elle doit annoncer jeudi un plan de plusieurs dizaines de milliards de livres pour geler les prix de l'électricité et du gaz, censés augmenter de 80% en octobre. Celle qui était jusqu'à présent cheffe de la diplomatie, au ton volontiers belliqueux contre la Russie ou la Chine, a dit vouloir « défendre la liberté et démocratie partout dans le monde, avec (les) alliés » du Royaume-Uni.
Rappel du bilan
Plus tôt dans la matinée, Boris Johnson avait donné un dernier – et bref – discours, devant le 10, Downing Street. Une prise de parole avancée en raison d'orages menaçant sur Londres. « C’est terminé, les gens, avait lancé le désormais ex-Premier ministre, accompagné de sa femme. Merci à tous d’être venus si tôt ce matin. La flamme va être transmise, enfin, à un nouveau leader conservateur. À travers cette porte noire vernie, une nouvelle Première ministre va bientôt passer et rencontrer une équipe fantastique. »
Boris Johnson a rappelé son bilan : le Brexit, la campagne de vaccination contre le Covid-19, l’engagement en Ukraine, le nombre record de sièges conservateurs remportés lors des dernières législatives. Mais sur son avenir, il est resté flou.
Concernant le fait de « rebondir », des carrières qui s'ouvrent à lui, il a glissé : « Laissez-moi vous dire que je suis telle une fusée porteuse, qui a accompli sa mission. Je vais désormais doucement regagner l’atmosphère et m’écraser, hors de la vue de tous, dans un coin sombre et éloigné du Pacifique. Tel Cincinnatus, je vais maintenant me retirer dans mes terres et j’apporterai à ce gouvernement mon plus ferme soutien. »
Appel au rassemblement
Celui qui a dirigé le Royaume-Uni pendant plus de trois ans devrait donc retrouver son siège de député, dès mercredi. Avant de plonger dans un bain de foule avec ses partisans, il a appelé le Parti conservateur à « oublier la politique » et à se rassembler derrière Liz Truss.
Par Emeline Vin
Source: Rfi